La France complice de la pire crise humanitaire du monde

Le Yémen est aujourd’hui confronté à la triple menace de la guerre, de la maladie et de la faim. Les conflits persistants, les frappes aériennes et les restrictions sur les importations ont laissé le pays au bord de la famine. C’est l’une des plus graves crises humanitaires au monde, avec près de 80 % de la population yéménite ayant besoin d'une assistante humanitaire, et près de 4 millions de personnes déplacées par les combats.

Après plus de six ans de guerre, le Yémen, le pays le plus pauvre du Moyen-Orient, est au milieu d'une crise humanitaire massive qui ne fait que s'aggraver. La guerre a déjà coûté indirectement la vie à 250 000 personnes, et a provoqué une pénurie des denrées alimentaires et des équipements médicaux.

En outre, la situation sanitaire est catastrophique : non seulement le Yémen n’a pas été épargné par la pandémie de Covid, mais il est aussi confronté à la pire épidémie de choléra jamais enregistrée au monde.

La destruction généralisée des services de santé et des infrastructures hydrauliques du pays a rendu le Yémen extrêmement vulnérable au coronavirus. Il y a eu déjà presque 3000 cas confirmés dans plusieurs gouvernorats du pays, mais le nombre est probablement beaucoup plus élevé que ce qui a été rapporté. Des millions de personnes sont déplacées dans des camps, avec peu de nourriture et des conditions d’hygiène médiocres.

La réponse humanitaire internationale porte une assistance vitale à des millions de personnes dans le besoin, mais se déroule dans un environnement extrêmement difficile où l'accès à l'aide est fortement entravé par le blocus. Nous sommes témoins sur place de violations continues des droits humains, de droit humanitaire international de toutes les parties au conflit. L’aide humanitaire est vitale, mais la fin de la crise ne sera possible que par une fin du conflit.

La France est un acteur clé dans ce conflit, non seulement compte tenu de son rôle diplomatique mais en tant que grand fournisseur d’armes aux parties au conflit. Depuis le début de cette guerre, la France a livré du matériel militaire aux Emirats Arabes Unis pour une valeur de 1,44 milliards d’euros, et de plus de 6 milliards à l'Arabie Saoudite.

D’autres Etats comme la Belgique, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas ou encore plus récemment les Etats-Unis, les premiers fournisseurs d’armes dans le monde, ont déjà fait le choix de prendre des actions pour réviser ou suspendre leurs approvisionnements en armes meurtrières. Même l’Union européenne a de nouveau confirmé sa position et demande que tous les Etats membre suspendent la livraison vers les pays au conflit au Yémen.

En France, des avancées sont toujours attendues. En novembre 2020, un rapport parlementaire signé par les députés Jacques Maire et Michèle Tabarot contenant plus de 30 propositions au gouvernement, faisait analyse de la situation sur la vente d’armes avec un constat sans appel : il est nécessaire d’améliorer fortement la transparence et de renforcer considérablement les mécanismes de contrôle. Le gouvernement, directement visé, reste silencieux.

Pour des millions de femmes, d'hommes et d'enfants yéménites, la vie reste un combat quotidien et la violence une menace constante. Face à l’indignation contre cette guerre et cette crise humanitaire, il est temps d’agir de tout notre poids pour donner un espoir de solution au conflit au Yémen. La France a un rôle majeur à jouer pour y contribuer. Mobilisons-nous !