Pour gagner la bataille contre le virus, suspendons les brevets sur les vaccins et partageons les solutions

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(06/05/2021) : les Etats-Unis ont annoncé leur soutien à la demande portée par l’Afrique du Sud, l’Inde et une centaine de pays, de dérogation temporaire aux accords relatifs à la propriété intellectuelle sur les vaccins anti-Covid 19 au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). 

La pandémie de Covid-19 fait des ravages partout dans le monde. Alors que les laboratoires pharmaceutiques ont mis au point en un temps record et grâce à des financements publics massifs des vaccins efficaces, redonnant ainsi l’espoir de mettre fin à la pandémie, une question cruciale se pose : ces vaccins resteront ils le privilège de quelques pays riches ? Ou mettrons-nous en danger des millions de vies pour préserver les bénéfices de quelques grands groupes pharmaceutiques déjà prospères ?

Dès septembre dernier, Oxfam tirait la sonnette d’alarme : plus de la moitié des futures doses de vaccin avaient déjà été réservées par un petit groupe de pays riches représentant à peine 13 % de la population mondiale. À ce rythme, les 2/3 de la population mondiale n’auront pas accès à un vaccin avant 2022, avec le risque de prolonger toujours plus la crise que nous vivons. Le principal gagnant de ce système ? L’industrie pharmaceutique, qui profite de règles garantissant ses monopoles au détriment de la santé du plus grand nombre.

Pourtant, face à une épidémie qui nous touche toutes et tous, et alors que les variants se multiplient, il est urgent de garantir au plus vite un accès universel aux vaccins. En commençant bien évidemment par y donner accès aux personnels soignants, aux personnes âgées et aux individus les plus fragiles du fait d’autres pathologies, en France comme dans le reste du monde.

La science est à l’œuvre. Les politiques aussi. À eux de s’assurer que les vaccins ne soient plus le privilège d’une minorité au détriment de la vie et de la santé du plus grand nombre. Cent milliards de dollars d’aides publiques ont été accordées au développement des vaccins et traitements, pourtant ils demeurent la propriété privée de quelques grandes multinationales pharmaceutiques qui dictent leurs lois sur ces vaccins.

Pour ce faire, les dirigeant.e.s européen.n.es doivent s’engager au plus vite en faveur de la mise en commun des droits de propriété intellectuelle et arrêter de défendre coûte que coûte les intérêts des grands groupes pharmaceutiques. Les lenteurs dans la vaccination le démontre, aujourd’hui, aucune entreprise pharmaceutique n’a les capacités de produire suffisamment de vaccins pour tout le monde. La production à plus grande échelle des vaccins contre le COVID-19 ne sera rendue possible que si les entreprises pharmaceutiques acceptent de coopérer. La question du prix de ce futur vaccin est elle aussi essentielle. Pfizer a déjà annoncé qu’elle tirera des revenus mirobolants de la vente de ses vaccins, ce qui est totalement indécent alors que la vie de millions de personnes est en jeu.

Les citoyens et les citoyennes doivent pouvoir avoir accès aux informations et contrôler les grandes décisions qui affectentleur santé. Pourtant, c’est avec la plus grande opacité que l’Union européenne a négocié avec les entreprises pharmaceutiques les contrats de doses de vaccins. Nous exigeons transparence et redevabilité : notre santé collective est l’affaire de tou.t.es.

Ensemble, demandons à Emmanuel Macron et à la France de garantir un vaccin sûr, transparent et universel, notamment en jouant un rôle moteur au niveau européen. Un vaccin pour toutes celles et ceux qui en ont besoin, et non pour alimenter les profits d’une minorité !